jeudi 7 janvier 2010

A LA RECHERCHE DE LA LUMIERE

(c) Christian Rouge
christian-rouge@orange.fr 
Au commencement étaient les ténèbres… Tout seul, perdu dans la nuit la plus complète, comme au dernier instant de vie avant la mort, je ressentais la précarité de mon être face à l’inconnu. Mon expérience et mon apprentissage ne trouvaient plus de repères, seules émergeaient ma fragilité existentielle, mes motivations inconscientes, les profondeurs obscures de ma personnalité. Je plongeais dans un univers dont je ne percevais l’aboutissement. J’étais perdu et seul ne pouvais rien. 
J’entendis soudain une voix qui me disait : « Ta vérité est encore entourée d’ombres épaisses, les préjugés et l’ignorance t’aveuglent, ta force prime sur ton droit ! » La nuit et le silence m’opprimèrent à nouveau et je choisis de méditer quelques instants sur ces paroles. Je compris qu’il me fallait abolir mes déterminations par une évolution fondée sur la conscience de moi, accéder à la maîtrise de ma personne pour juger objectivement les situations et agir efficacement sur la réalité. La voix se rapprocha et dit : « Appuie-toi sur mon bras, je te conduirai entre les pièges, fais-moi pleine confiance ! » 
Je rencontrais un ami malgré  que je ne sache ni son nom, ni connaisse son visage. Sa voix était emplie de chaleur et son bras solide me redonnait vigueur. Avec lui j’allais pouvoir retrouver le chemin de la lumière. Ainsi nous avançâmes contre la tempête, les vents, la pluie et le feu. Plus loin nous franchîmes des souterrains étroits, des sentiers de pierres, des dalles branlantes, des sables mouvants… 
Dans l’obscurité une autre voix questionne tout à coup : « Qui va là, que voulez-vous, qui est ce profane ? » Mon guide connaît non seulement ces lieux mais également ceux qui y résident. Il décline mon identité et demande le passage. Je reste silencieux et la voix interroge à nouveau : « Le profane est-il juste, digne, dévoué et courageux, exempt d’orgueil et d’ambition, affranchi de tout préjugé et de toute servitude ? » Mon compagnon assure qu’il me fait confiance. En plus du soutien de son bras, je peux compter sur ses paroles d’amitié. Ainsi nous passâmes plusieurs questionnements, sur la pratique de la morale, sur la pratique de la solidarité, sur le respect des autres et sur la tolérance. A chaque fois mon ami garantissait que j’étais un homme libre et préférais à toutes choses la recherche de la vérité. 
Un peu plus loin mon guide s’était éloigné et je perdis sa trace. Une nouvelle fois je me retrouvais dans la nuit obscure. Je fis un pas et brusquement un glaive vint se pointer sur mon cœur. L’acier prêt à me transpercer me faisait mal, je tremblais dans cette attente, j’avais froid et peur. Finalement je compris que ce glaive était le symbole de la lutte que l’homme doit soutenir contre le mensonge, il m’annonçait ma perte si je venais forfaire à mes promesses, mais il deviendrait mon défenseur si ma vie et mon honneur venaient à être menacés. 
Il fallait à ce moment là formuler mes devoirs envers moi-même et envers autrui. Ainsi, sur une voix sereine, en conscience de mes mots, en connaissance de mes sentiments, je disais avec mon cœur qu’à l’intérieur de lui il y avait l’amour et que c’était celui-ci qui le faisait battre. Je prenais l’engagement d’aider et de protéger mon frère, même au péril de ma vie, de dégrossir ma pierre brute, de pratiquer l’écoute, de me former et de me perfectionner. 

J’ouvris mes yeux et découvris un ciel azuré, parsemé d’étoiles et formant un grand nombre de constellations. Le soleil au levant et la lune au couchant.

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